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Aux sombres m​é​andres

by TT-ram + Chloé

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1.
Eaux de merveilles sur tes cheveux dorés, Vermillon de sentiments contradictoires, Toi seul connais la vérité. Azur aux effets de noirceur en ton âme, Mélodies rondes et pleines, Au-dessus de ton aura, Contentement argenté pour nos vies bouleversées. Eaux de tendresse sur ta nuque dénudée, Espoir futile, gentillesse ennemie, Courses folles dans le moment présent, Courses naïves pour le temps écoulé, Eau dérisoire, vols d’oiseaux, Plaintifs arbres comme socles, Cris apeurés venant d’ailleurs, Arc oublié, chant brusque d’une catin. Eaux de merveilles sur tes cheveux dorés, Eaux des ténèbres sur ma peau à présent brûlée.
2.
Une femme avance, elle avance seule. Dans la nuit elle avance, elle avance seule, lentement. Et cette femme crie vengeance ! Et cette femme meurt de tout espoir. Mais cette femme sourit, Elle sourit à la femme dont elle est seule héritière. Une femme avance, elle avance seule. Lentement, elle retient ses larmes De n’être qu’une dans ce monde aucune, De n’être rien ou tout le rêve de personne. Une femme avance, elle avance seule. Dans le pire de ses songes, elle avance, Dans le lac de ses pleurs, elle avance. Vivre à quoi bon ? Sourire à quoi bon ? Souffrir dans l’obscurité bref à quoi bon ? Une femme avance, elle avance seule. Perdue elle avance, pendue elle demeure. Elle est montée sur l’arbre comme un oiseau, La brise soulève ses cheveux bruns. Une femme avance, une femme pendue. Elle avance jusqu’au ciel, lentement elle avance. Sur son visage un sourire, Sur ses yeux un soupir, Une femme meurt, lentement elle meurt Seule, lentement, à jamais elle avance.
3.
Regarde cet homme, ses cheveux sales et son manteau usé. Il est là dans ce bus se cachant la bouche, vivant les regards des autres passagers, regards courroucés. Personne ne se doute de son passé. Il était beau avant, il était fier avant, avant il pouvait porter des habits neufs. Le temps détruit tout et tout détruit le temps, comment peut-on devenir de la sorte ? Il fume, le tabac sa drogue, le vin son remède, mon dieu que cet homme est triste. Je suis là devant lui, je voudrai lui parler mais mon mental ne le permet pas, cet homme est perdu. Il y a des types comme ça, il y a des types qui se saoulent au comptoir des cafés, il y a des types qui ne voient pas l’avenir, il y a des types qui s’appellent pauvres types et des pauvres types qui s’appellent des âmes en décrépitudes. Il existe des gens qui regardent les gens, et ces gens qui ne se regardent pas, il existe des gens qui ont de la chance d’être des gens, et d’autres qui se demandent ce qu’ils sont. Moi je reste là. Cet homme va vaquer à son errance, cet homme vaquera dans tous les bars ce soir, comme tous les soirs d’ailleurs, cet homme pensera au passé, cet homme songera à son deuil et cet homme dormira seul ce soir. Peu importe ce qui se passera dans le futur, le plus important c’est que pour une minute j’ai eu de l’empathie pour ce type au regard bleu vieilli, juste une minute pour pouvoir croire que j’ai pu l’aider. Pur moment de solitude, pur moment de lassitude mais… je t’aime Papa.
4.
Peintre 06:19
En face du maître, je m’éteins et me soumets à la grandeur de son art. Il est certes peu causant, seuls ses à-coups de couleur lui donnent la parole. Touche après touche, il remplit mon cœur de nouveauté. Touche après touche, je commence à le connaitre. Ô toi peintre, regarde mon regard, il est vif et pourtant amer. Jamais nous n’aurons la même vision du monde qui nous entoure. Je te vois, ton pinceau est le socle de ton art, la toile en est le résultat. Les couleurs s’entremêlent comme s’entremêlent les méandres de mon âme. Les couleurs lui parlent, il est avec elles, c’est un secret, c’est un discours d’artiste. Je ne peux le comprendre, le jugement qui s’impose après le travail achevé me rend morose. Tu es là face à ton imagination, je suis là à n’en faire qu’une contemplation. Pourquoi ne sommes nous pas du même monde ? Ton talent m’écarte de toi, je ne peux que rester sans voix. Dans ma tête emplie de questionnements, me dis-je que tout de même nous nous ressemblons. Ô peintre, tu peins ta personne tout entière. Ô peintre à contempler tes œuvres, je serai la première.
5.
Tu penses que la vue du sang me fait peur ? Tu crois un instant que la couleur écarlate me fait pâlir ? Détrompe-toi ! Seule sans toi, sans toi ni son ni voix, sans toit, ni toit pour s’abriter et pour s’aimer, s’aimer pour toujours et chaque jour un peu plus fort, revoir le tour et le pourtour et être pour. Je danse avec la vie, vivre en dansant, sur le pied gauche aller en vivant, aller de l’avant puis s’étaler tout en dormant, arborer l’asphalte, prier le graal puis revenir à l’instant pesant, en douceur, aimer en recevant. Se souvenir des voix, celles des gens qui marchent au gré des rues, se pavanant dans un air de parfum, ils sont seuls dans leurs têtes, seuls en ne pensant pas au pur prisme du présent pelotant la pâlotte femme, seuls sans voix, dans un air pur et saint, goûter au vice puis s’en aller. Bonjour comment t’appelles-tu ? Je m’appelle le nom que tu me donne, je suis le vice et la tare, je suis le temps, le futur et la vieillesse, je suis les rides et la peau froissée, je suis ton pire cauchemar, et je suis sur tes lèvres… voyons ne mens pas, il me reste ta jeunesse pour exister. Parfois je rêve poésie, cela m’apaise, je ne vois pas le monde pareil. Au-dessus de ma tête des mots, sur ma joue une syllabe, au creux de mon cou une note, au creux de moi une mélodie, dans ma culotte une symphonie, bref je m’évade. Et je crie ! Je crie mon ignorance ! Regarde-moi ! Assis-toi et tais-toi ! Et quand tu seras assis maudis-moi ! Maudis l’être que je suis devenue ! Maudis ma voix, maudis mes gestes, sois le breuvage interdit, soit le poison purulent, soit ce que je n’ai jamais été ! Il était un petit navire qui n’avait ja-ja-jamais navigué, oh-hé oh-hé ! Il était une petite fille qui n’avait ja-ja-jamais existé, oh-hé oh-hé !
6.
La catin 05:44
Se laisser partir, loin, très loin du monde avec comme seul ami le désespoir et la chambre à coucher. Oui, tu es une catin, les hommes passent sur toi les uns après les autres, brisant ton cœur en mille morceaux, brisant ta chair sucrée et bafouant ce si joli visage. Tu n’as rien choisi, juste le droit de vivre respirer aimer. Mais le mâle lui n’a pas mal et ils attendent leur tour pour te meurtrir et te faire avorter avec des aiguilles à coudre. Le sang de tes petits êtres tu l’as vu, il est parti à la poubelle ensanglantée comme ta culotte. Les gens te pointent de leur doigt comme étant méprisable. Petite, ils t’offraient des bonbons. Maintenant ils t’ordonnent leur couche. Le temps détruit tout et en fin de compte tout détruit le temps. Tu n’as plus de jardin secret. Ta vie c’est le jardin des hommes, le jardin de leurs seuls délices. Ils t’accaparent de leurs gestes bruts et sauvages, toi, tu subis, tu ne dis rien sinon souviens toi des aiguilles au cas où, tu pourrais enfanter. Tu rêves alors à ce prince charmant qui pourrait te délivrer de tout. Quand dans tes ébats sexuels tu touches le bois de ton lit te disant qu’il t’accompagne dans ce malheur, le mâle lui te met à terre et te couvre de sévices. Mon dieu, menuisier, fais lui le don de ton art pour qu’elle s’accroche à un peu de beauté et de réconfort ! Mais le vœu s’envole comme la brillance de tes yeux au fur et à mesure du temps. Les hommes ont eu raison de toi et toi, tu as raison d’un peu de vie qu’il te reste, juste un peu de vie comme coiffer ta poupée et lui faire de jolies nattes. Mais tu es soumise et tu sais que tu dois aujourd’hui assouvir les exigences de trente hommes. La loi des mœurs est ainsi faite. Tu ne vivras pas longtemps, ni ton âme, ni ton corps alors pense à ta jeunesse, mon dieu, elle est si loin. Mon Dieu, s’il te plait, installe-lui le plus beau des épitaphes, couvre sa tombe de beaux lys roses et blancs et pense à son répit… enfin.
7.
Inspiration 08:02
Et je me retrouve là, ne sachant qu’exprimer sur ce support papier. Et je me retrouve bizarrement plongée dans une certaine peur Ne sachant que créer des arrondis, des lettres, des formes, des calligrammes ou que sais-je ? L’écriture, pourtant riche, me perd. En effet, perdue dans ces craintes, ces appréhensions, où le mutisme écrit me désespère. Et je me retrouve là, ne sachant qu’écrire ou transmettre de vivant ou de mon savoir. Et je me retrouve soudainement horrifiée ne sachant que dire à la feuille, Elle seule voit mon désespoir. Maudissant cette dernière, je veux m’incruster dans les grains du support et ne plus m’ouvrir à la vie. Et je me retrouve là, avec tous ces questionnements, Ces idées qui sont certes réelles mais qui me font souffrir. Être dans le néant de ne savoir que dire est d’autant plus atroce que le fait de rougir. Ma déduction est minime, je suis perdue ! Et perdue, je serai sans qu’une moindre idée ne me vienne à l’esprit. Des efforts, j’en fais ; le problème est l’inspiration. Je m’efforce de contempler avec admiration les attraits de la vie. Et je me retrouve là, seule, désarmée devant cette telle échéance. Et je n’ai qu’une seule envie, ce que l’on me donne en potence. Car être sans idées, sans pensées, n’est plus un être, c’est une loque, Une tête sur un corps désarmé, sans aucunes défenses. Et je me retrouve là, toujours aussi seule. Je n’ai pas raconté grand-chose, ma tête est aussi vide qu’une boisson consommée. Combien de temps cela durera-t-il ? Je ne peux l’affirmer… Et à présent, dans ma tête, le chaos reprend sa nocturne danse…
8.
Visions 04:16
J’aperçois dans le noir tant de fantasques formes, Familières de mémoire, elles me sidèrent, Je les contourne du regard, mais elles me transforment, Deviens leur esclave, deviens prisonnière. Pestes, elles me noient dans leur plus grand désir et me battent, Je me nourris grâce à leurs dires. Soudain, j’aperçois dans le noir dans de fantasques formes, Familières de mémoire, elles m’exaspèrent. C’était donc ça la fausseté d’une vision ? Tout ça, le fruit de mon imagination ? Le rêve m’ouvre les portes de la folie…

about

« Aux sombres méandres » est une idée originale de collaboration entre un musicien et une poète. Le tout est un travail en duo sur la même thématique, celle des méandres de la souffrance, cette dernière parfois intolérable est ainsi transmise en musique. Le message ainsi évoqué provoque l’auditeur et le plonge dans une atmosphère singulière et attachante. La collaboration ainsi faite est un hymne à la souffrance et peut être aussi un attachement aux différents personnages évoqués, sans pour autant les rendre vulgaires ou trop pathétiques.
C’est alors que nous vous laissons découvrir cette trame de la vie humaine nous plongeant dans un bain de poésie musicale profonde. « Aux Sombres Méandres » est le relief d’une ou de toutes les vies à la fois, musicalement parlant.

--------English Version---------
"Aux sombres méandres " is an original idea of collaboration between a musician and a poet. The whole is a work in duet on the same theme, that of the meanders of the suffering, sometimes unbearable is so transmitted in music. The message so evoked provokes the listener and plunges him into a singular and charming atmosphere. The collaboration so made is a hymn in the suffering and can be also an attachment to the various evoked characters, without making them vulgar or too poignant.
This is when we let you discover this weft of the human life plunging us into a bath of deep musical poetry. "Aux Sombres Méandres" is the relief of one or all the lives at the same time, musically speaking.

credits

released October 25, 2017

Production, enregistrement, mixage, mastering par Josquin Goury à V_Prods Studio
Poèmes, narration : Chloé Chadrou
Pochette : Chloé Chadrou & Josquin Goury

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